APRES LE CONGRES DE REIMS

Publié le par Rénover Maintenant 21

J'étais à REIMS pour assister au congrès du Parti socialiste.
Ce 75ème congrès était historique, cela a été répété par pratiquement  tous les intervenants.
On peut avoir, aujourd'hui, le sentiment d'être passé à côté de l'histoire, et pourtant.

Je voudrais d'abord dire ici, que j'ai voté pour Ségolène ROYAL lors de la désignation de notre candidat en 2006, je l'ai activement soutenue lors de l'élection présidentielle de 2007.
Je pensais alors qu'elle pouvait engager la rénovation du P.S. pour laquelle je me suis engagé en 2002.
J'ai toujours pensé, et je pense encore, que tous les socialistes doivent se faire un devoir de la défendre lorsqu'elle est attaquée personnellement par la droite.
Mais aujourd'hui, elle est candidate à la direction de notre parti et cette candidature s'appuie sur une proposition de ligne politique ; c'est là-dessus qu'elle doit être jugée et je pense qu'il faut que cela soit fait.

Samedi après midi, selon un plan communication bien huilé, lorsqu'elle fait son entrée dans la salle des séances plénières du parc des expositions de REIMS, sous les projecteurs,  entourée de dizaines de journalistes, après tout le monde, le climat est pesant.
Dès les premiers mots on sent qu'elle peine à trouver le ton juste, s'engluant dans des phrases et des mots qui se veulent rassembleurs puisque touchant l'affectif. Des sifflets partent des tribunes : nous sommes très loin de la Ségolène ROYAL de VILLEPINTE qui défendait le projet du P.S. et qui était soutenue par une salle toute entière acquise à son discours.
Et ces sifflets ne sont pas dirigés vers la personne de Ségolène ROYAL mais bien vers les mots qu'elle utilise et qui ne sont pas ceux d'une future dirigeante du principal parti d'opposition.
A REIMS, 70 % des délégués et une grande partie des auditeurs accrédités attendaient des propositions de fond sur l'ancrage à gauche du parti et son renouvellement, et de cela rien.
Ségolène ROYAL s'est alors lancée, dans la seconde partie de son intervention, dans une diatribe accusatrice vers l'ensemble du PS, devenue courante chez les défenseurs de la motions E et les soutiens de Ségolène ROYAL, se faisant applaudir sur des poncifs.
Cette méthode, qu'il faudrait prendre le temps d'analyser avec précision, est insultante pour les 70 % de militants qui n'ont pas voté pour la motion E : il y aurait de bon militants qui seraient près à tout donner pour sauver le PS et d'autres qui ne penseraient prêts qu'à attaquer les personnes. C'est bien évidemment faux.
Ce procédé, extrêmement violent, est profondément diviseur et ne pourrait donc en aucun cas produire le rassemblement nécessaire à la force du PS.
Il faut dire, et cela a été prégnant tout au long de ce congrès dans les interventions faites au nom de la motion E, le rassemblement tel qu'il est envisagé par Ségolène ROYAL et ses soutien, consiste à dire aux autres rejoignez moi, j'aurai besoin de vous !

Le résultat du vote du 6 novembre nous apprend, au-delà des motions, qu'une large majorité des adhérents du P.S. souhaitent un ancrage fort à gauche et un renouvellement du parti : c'est un fait. La ligne politique du parti ne peut ignorer ce fait et il ne peut donc pas être fait abstraction du problème des alliances, et, en particulier, la question de l'alliance avec le MoDem n'est pas accessoire, ce n'est pas non plus un prétexte pour embarrasser Ségolène ROYAL.
C'est bien Vincent PEILLON, brillant lieutenant de Ségolène ROYAL, qui a, le premier, envisagé d'examiner la possibilité d'une plateforme de gouvernement commune avec BAYROU : BAYROU est fondamentalement de droite.
BAYROU, très silencieux depuis plusieurs semaines et qui, ô miracle, réapparaît sur la chaîne LCI, au « Grand Jury RTL-Le Figaro » le soir même de la fin du congrès de REIMS, pour déclarer que ceux (au PS) qui refusent le contact avec les démocrates (le MoDem) prennent le risque d'avoir SARKOZY pendant 10 ans !
Une alliance objective avec entre Ségolène ROYAL et BAYROU existe donc déjà, de fait et aujourd'hui BAYROU a déjà marqué un point.

Je l'ai écrit ici, les tenants de la motion E avaient le devoir d'opérer le rassemblement à REIMS parce qu'arrivés en tête et parce que ce rassemblement est impératif à la survie du P.S. : ils ont échoué ; mais il serait trop facile de dire : c'est la faute des autres, des 70 % qui seraient des mauvais socialistes !
Dans sa déclaration de candidature, en clôture du congrès, à aucun moment Ségolène ROYAL n'a indiqué, si elle était élue, comment elle comptait gérer un PS dont les militants, à une écrasante majorité, ont souhaité  qu'il soit résolument à gauche.
Du point de vue humain : elle a beaucoup parlé de son équipe jamais des autres.....sauf Bertrand et François !

La seule motion qui ait engagé ce rassemblement que tous appellent de leurs vœux, c'est la motion D, elle est donc la seule à être qualifiée pour le poursuivre.
Les arguments des autres motions, donc des autres candidats en lice, contre la motion D ne tiennent pas, ils sont au nombre de deux.

D'abord, Martine AUBRY a fait accord avec le Modem pour les élections municipales : c'est vrai. Mais il s'agit d'un accord local pour une politique locale adaptée aux réalités territoriales dans le cadre d'une stratégie élaborée par le PS au niveau national.

Ensuite, la motion D aurait été écrite à 3 mains, elle serait le mariage de la carpe et du lapin, l'alliance des contraires, et alors ? Elle regroupe toutes les sensibilités socialistes, celles qui font la richesse de ce parti.

Les autres candidats ne voudraient-ils ne rassembler que ceux qui sont du même avis qu'eux et exclure tous les autres ?Etrange comportement...!

A RM, et singulièrement au sein de RM21, nous sommes fiers de participer à cette démarche dans laquelle Arnaud MONTEBOURG a pris toute sa place, défendant ainsi, sans jamais varier, ses convictions qui sont aussi les nôtres : être à gauche et renouveler le parti.

La solution qui s'impose jeudi soir c'est évidemment de porter Martine AUBRY à la direction de notre parti pour qu'elle poursuive au sein du parti socialiste ce que nous avons commencé ensemble dans la motion D c'est-à-dire le vrai rassemblement de tous les socialistes dans leur diversité et avec leur histoire propre, soucieux de répondre aux attentes des français, sans exclusive et pas seulement  le rassemblement d'un clan.

Nous ne sommes pas à l'UMP, nous ne nous laisserons pas imposer une décision qui serait déjà prise par quelques uns, nous, les militants nous avons la décision entre nos mains et de ce point de vue REIMS n'est pas un échec: rien n'est joué et il est encore temps de faire du P.S. un grand parti de gauche moderne en votant jeudi pour Martine AUBRY !

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